HISTOIRE DU LANGUEDOC

          UN HOMME POLITIQUE : Jean Jaurès

 

Né a Castres dans le Tarn en 1859, Auguste Marie Jean Jaurès entre à l'Ecole Normale Supérieure en 1878 et passe l'agrégation en philosophie en 1881. Professeur au lycée d'Albi (1881/1883) il enseigne à l'université de Toulouse à partir de 1883. Député républicain du Tarn en 1885, il est alors proches des positions politiques de Jules Ferry. Battu aux élections de 1889, il revient à l'enseignement et soutien en 1892 une thèse principale sur "la réalité du monde sensible" et une thèse complémentaire sur "les origines du socialisme allemand". Il évolue vers le socialisme et après la grève des mineurs de Carmaux, il est élu député socialiste en 1893 et se fait le porte-parole des revendications ouvrières. Après les élections de 1898, où il est battu, il s'engage à fond dans la défense de Dreyfus. Il approuve l'entrée du socialiste Millerand dans le gouvernement de Waldeck-Rousseau en 1899 et houe un rôle de premier plan dans le bloc des gauches, qui emporte les élections de 1902. Réélu cette année là, puis constamment jusqu'à sa mort, Jaurès soutint le ministère du radical Emile Combes, en faveur duquel il joue un rôle essentiel au sein de la Délégation des gauches, et il est en 1903-1904, vice-président de la Chambre des Députés. Il lance le 18 avril 1904 un nouveau journal, "l'Humanité", et fait campagne pour la séparation des églises et de l'état (1905). Après le congrès de l'Internationale à Amsterdam en 1904  condamnant la collaboration avec la bourgeoisie, il obéit à cette décision et accepte l'unification des des forces socialistes françaises lors de la création du parti socialiste unifié S.F.I.O. Apparemment battu, Jaurès n'en devient pas moins rapidement le leader du nouveau parti. Sans adhérer totalement au parti marxisme, il en retient la lutte des classes et le rôle de la classe ouvrière. A partir des années 1904-1906, la politique coloniale lui apparaît comme un danger permanent pour la paix. De là son opposition résolue à la conquête du Maroc par exemple en 1912. A la veille de la guerre, il est incontestablement le leader de la gauche socialiste française le plus populaire. S'il est l'homme dont le nom et l'action s'identifient le plus à la paix, il est aussi dans son propre pays un des hommes les plus haïs par les nationalistes, et c'est l'un d'entre eux, R.Villain, qui, le 31 juillet 1914, le tue de deux coups de revolver. Sa mort est immédiatement ressentie dans les milieux populaires comme la levée du dernier obstacle à la guerre. Effectivement, elle décapite le parti socialiste, qui se rallie aussitôt à l'Union sacrée. En 1924, les cendres de Jaurès seront portées au Panthéon sur décision du gouvernement radical. Collaborateur de multiples revues et journaux, Jaurès a également fait paraître "la Guerre franco-allemande 1870-1871" (1908), et nombre de ses discours et conférences ont été édités.